Tribune de la Scop EKITOUR

Les français n’ont pas attendu le COVID et les injonctions d’un Premier Ministre pour partir en vacances en France.

Sur les 60% des Françaises et Français qui peuvent prendre des vacances, 80% choisissent déjà la France chaque année dont la moitié dans le secteur non marchand, à savoir dans la famille, chez les amis ou dans sa maison secondaire. (Voir à ce propos le décryptage de Josette Sicsic dans le Tourmag du 14 mai 2020 >> Lire ).

Les vacances d’été : dans l’attente de la clientèle française

La marche de progression serait donc dans la conquête des 20% qui partent à l’étranger, à la condition bien sûr que les français partent bien en vacances car selon Didier Arino, directeur de Protourisme, seulement 11 millions de nos concitoyens ont réservé pour cet été. L’an dernier, ils étaient plus de 32 millions à être partis en vacances au cours de la saison estivale. (10/05/2020). Cette baisse significative des remplissages des équipements et des activités cet été ne sera que très peu compensée par les français qui délaisseront l’étranger pour la France. De plus le nombre d’étrangers qui ne viendront pas en France cette année va être très important.

Une année noire qui peut-être sauvée

Les 25% de nuitées du printemps 2020 sont déjà définitivement perdues et jamais les 38% des mois de juillet et août ne seront atteints dans ces conditions donc il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que l’année sera catastrophique et pourtant le Première Ministre et son gouvernement ont la solution sur leurs bureaux.

La solution : aider les français et les françaises à partir en vacances

Et pourtant, il y a une solution pour sauver les nombreux opérateurs du tourisme qui cette année vont faire faillite. Elle consiste à permettre aux françaises et aux français privé-es de vacances d’y accéder. Le gouvernement doit pour cela mettre en place une vraie politique sociale du tourisme en aidant les français à partir en vacances. Malheureusement, il n’en prend pas le chemin et son inconséquence va engendrer une catastrophe dans le monde du tourisme français.

L’UNAT a fait des propositions au gouvernement

Les acteurs du Tourisme Social et Solidaire, réunis au sein de l’Union Nationale des Associations de Tourisme (UNAT) avaient formulé des propositions fortes à la fois pour préserver une offre de qualité accessible au plus grand nombre et soutenir le départ en vacances. 

  • Chèque-Vacances exceptionnel et ciblé pour les publics fragilisés par la crise, et harmonisation des critères pour permettre à plus de Français d’y accéder ;
  • Création d’un « Pass Colo » pour soutenir le départ des enfants en colonies de vacances et relance des classes de découverte ;
  • Maintien à l’identique des dotations versées par les employeurs au CSE/CE 
  • Amplification du dispositif « Séniors en Vacances » porté par l’ANCV
  • Soutien massif au départ en vacances des personnes en situation de handicap

Et l’UNAT a déclaré à la sortie du Comité Interministériel du Tourisme du 14 mai 2020

Dans le contexte sanitaire, économique et social actuel, « le droit aux vacances pour tous » doit rester un « objectif national » tel que l’indique la loi de 1998 de lutte contre les exclusions. Nous regrettons donc vivement que le Premier ministre, contrairement aux engagements du Gouvernement, repousse une nouvelle fois les annonces pour soutenir le départ en vacances des Français, alors même qu’un rapport parlementaire spécifique avait été demandé pour préparer cette échéance annoncée de longue date.